Perspectives agricoles Produits laitiers : une augmentation de la demande mondiale d’ici 2032
Y a-t-il un avenir pour la production laitière ? Oui, bien sûr ! Les perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO d’ici 2032 l’affirment : la demande mondiale pour le lait et les produits laitiers devrait augmenter.
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L’OCDE (organisation de coopération et de développement économiques) et la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) publient leurs perspectives agricoles à horizon 2032. En ce qui concerne le lait, la filière devrait offrir de belles perspectives à l’échelle mondiale puisque les volumes de produits laitiers consommés devraient augmenter. « Cette forte demande se concentre essentiellement en Inde, au Pakistan et dans plusieurs pays africains. Globalement, la consommation par habitant devrait augmenter de 0,8 % par an », prévoit l’OCDE. Cela va de pair avec l’augmentation des revenus qui renforcera la demande en produits laitiers.
Une production laitière à la hausse…
La production mondiale de lait devrait donc augmenter (pour atteindre 1 039 Mt en 2032), c’est le produit agricole pour lequel l’évolution devrait être la plus rapide. D’après les prévisions, « l’Inde et le Pakistan devraient compter pour plus de la moitié dans la croissance de la production totale de lait, et pour plus de 32 % de la production mondiale en 2032. »
L’Inde sera à l’origine de la majeure partie de la croissance de la consommation de produits laitiers frais
Si le nombre d’animaux dans ces pays devrait fortement augmenter, l’augmentation de production (prévue à +1,5 % par an) devrait surtout provenir de la hausse des rendements (meilleure productivité par animal). Elle découlera d’une « gestion plus efficiente des troupeaux, de l’amélioration génétique et de l’alimentation animale ».
…Sauf pour l’Union Européenne
En revanche, la production de l’UE, deuxième producteur mondial de lait, devrait connaître un léger recul avec le déclin des cheptels laitiers et un ralentissement de la croissance des rendements.
En plus de ça, la demande intérieure devrait stagner (en raison d’une faible croissance démographique, d’une baisse de la consommation de produits laitiers frais par habitant, de politiques axées sur la transition vers une production durable, ainsi que du développement de la production biologique et des systèmes de production fondés sur le pâturage qui présentent des rendements moindres qu’en conventionnel).
Des prix à la baisse
Si les prix des produits laitiers ont atteint des niveaux records en 2022, ils pourraient entamer une baisse pour la décennie à venir, liée à l’amélioration de la productivité ainsi qu’à une baisse des coûts marginaux. L’OCDE détaille aussi : « Les prix du beurre et du lait écrémé en poudre devraient légèrement baisser au cours de la période de projection, l’attractivité des prix actuels entraînant un gonflement de l’offre. Les prix mondiaux du lait entier en poudre et du fromage devraient être affectés par l’évolution des cours du beurre et du lait écrémé en poudre, selon leur teneur respective en matières grasses et en autres matières sèches. »
UE, États-Unis et Nouvelle-Zélande restent les plus gros exportateurs
Quid des échanges mondiaux ? Pas de grands changements à notre échelle : l’UE devrait conserver sa place auprès des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande. « À moyen terme, ils représenteraient environ 65 % des exportations de fromage, 70 % des exportations de lait entier en poudre, 70 % des exportations de beurre et 79 % des exportations de lait écrémé en poudre en 2032. »
D’après les études, les échanges de produits laitiers vont s’intensifier entre les grands exportateurs, mais de nouveaux acteurs prendront leur place. L’Inde par exemple… En tant que premier producteur et consommateur mondial de produits laitiers, son entrée sur le marché international pourrait avoir des répercussions importantes et rebattre les cartes. Selon l’OCDE, « certaines laiteries indiennes s’intéressent actuellement à l’exportation vers les pays voisins ».
Une demande croissante pour des produits « de plus grande valeur »
L’OCDE et la FAO précisent dans leur rapport que « les préoccupations relatives à la santé, à l’environnement et au bien-être animal revêtent une importance croissante » dans ces perspectives. En d’autres termes, le choix des consommateurs sur ces critères va impacter la demande. Il est question de rechercher des « produits de plus grande valeur ».
La législation environnementale pourrait également avoir des répercussions majeures sur l’évolution future de la production laitière. Car en l’état, les projections d’augmentation de production vont forcément faire augmenter les émissions de gaz à effet de serre. Seuls les gains d’efficacité des cheptels pourront ralentir cette croissance.
À noter par ailleurs : le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes pourront quant à eux faire évoluer ces projections (avec une menace non négligeable qui plane sur les pays déjà touchés)…
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